Vers l’instauration de la révision pénale comme un véritable 4e recours.
Il faut avoir l’humilité, l’honnêteté de constater que, si l’on peut dévider aujourd’hui la pelote de convictions qui a conduit à la condamnation de Marc Machin, ce n’est pas à la justice qu’on le doit. Aucun d’entre nous n’y a contribué. Le crime était résolu, le dossier était résolu. Il n’y avait plus que ses voisins de cellule pour entendre ses protestations d’innocence.
Ces mots ont été prononcés par Maryvonne Callibotte, avocat général lors du procès en révision de Marc Machin le 20 décembre 2012.
Le plus terrible est que ces mots sont parfaitement exacts.
David Sagno, le tueur véritable, s’était livré quelques années auparavant, et il avait avoué deux crimes.
L’un n’était pas résolu, l’autre l’était, judiciairement du moins, avec la condamnation de Marc Machin.
À ce désolant constat d’une justice passive, il faut ajouter la réticence de celle-ci à reconnaître ses erreurs.
On ne doit pas oublier que les aveux de David Sagno auront été recueillis avec plus que de la circonspection, voire avec une franche méfiance : ils remettaient en cause la condamnation de Marc Machin.
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Référence papier
Sylvain Cormier, « Le procès en révision avec la loi du 20 juin 2014 », Cahiers Droit, Sciences & Technologies, 9 | 2019, 65-70.
Référence électronique
Sylvain Cormier, « Le procès en révision avec la loi du 20 juin 2014 », Cahiers Droit, Sciences & Technologies [En ligne], 9 | 2019, mis en ligne le 31 octobre 2019, consulté le 18 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/cdst/1063 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cdst.1063